Cyclades, Sikinos

Une île très tranquille...

Voici une nouvelle île, encore un de mes coups de coeur, située dans l'archipel des Cyclades en mer Egée au nord de Santorin, coincée entre Ios et Folegandros, un bout de caillou grec comme je les adore.

L'île n'est pas encore transformée et polluée par le tourisme de masse, et c'est un point primordial qui a plusieurs conséquences.

Tout d'abord le calme : Sikinos est fréquentée principalement par des touristes grecs, qui n'y effectuent pas de très longs séjours (du moins en septembre...) et les quelques touristes non grecs attirés par cette île ont un profil assez similaire. Des gens tranquilles, pas rebutés par la marche à pied, détendus et suffisamment ouverts vers leurs semblables pour leur adresser facilement la parole.

Ensuite les sourires. Les habitants de Sikinos sont très souriants, nous saluent volontiers d'un "Kalimera" ou d'un "ya sas" quand on les croise, et répondent toujours très gentiment à une demande de renseignement. On sent qu'il n'y a pas beaucoup de stress sur cette île, et que cela rejaillit sur les habitants de manière positive.

Le peu de trafic routier sur les quelques rares routes de l'île permet de se promener en permanence dans un environnement sonore silencieux. Si on vient de Santorin, le contraste est frappant ; on passe d'un brouhaha perpétuel, des décibels permanents émis par les moteurs en tous genres et du bain de foule, au silence, aux bruits de la nature et à la solitude. Un vrai bain de jouvence pour les oreilles et le cerveau.

Enfin, la taille de l'île de Sikinos, petite par rapport aux autres îles des Cyclades, permet de visiter tous les points d'intérêt à pied.

L'idéal est d'y arriver en ferry - je ne suis d'ailleurs pas certaine que les bateaux rapides desservent cette île - pour avoir un premier aperçu de l'île depuis la mer avant d'y poser le pied.

Le port d'Alopronia est un tas de maisons blanches nichées au fond d'une petite anse. On est loin de l'urbanisation galopante de Santorin...

Alopronia possède une belle plage de sable avec des bancs et des parasols mis gracieusement à disposition de ceux qui la fréquentent. C'est la première île dans laquelle on voit ce genre d'équipements. Habituellement dans les Cyclades, au mieux (ou au pire selon le point de vue de chacun) il n'y a rien sur la plage, les amateurs d'ombre doivent donc compter sur les arbres quand il y en a ou faire l'achat d'un parasol. Ou alors la plage est envahie par les "sun beds" comme les appellent les grecs, et on doit donc passer à la caisse si on veut profiter d'un peu d'ombre tout en étant bien installé. 

A Sikinos, tout est gratuit. Les bancs et les grands parasols sont à demeure sur la plage, à la disposition de ceux qui en ont besoin. On a bien apprécié ce concept...

Tant que j'en suis à parler des plages... Sikinos possède une autre plage très agréable à Aghios Georgios, un endroit idéal pour se faire une journée de repos entre deux journées rando. Et il y a une taverne sur cette plage du bout du monde ! Pas besoin de se préparer un pique-nique, on peut y passer un bon moment de la journée et se mettre les pieds sous la table devant une bonne salade grecque. Que du bonheur !

En montant dans les hauteurs, il y a les deux villages de Kastro et (Epano) Chorio, bâtis sur deux collines qui se font face, regroupés sous le nom de "Chora", qui désigne dans les Cyclades la "capitale" de l'île, et dominés par le monastère massif de Zoodochos Pigi (la source de vie). Ces deux villages ont gardé leur authenticité et j'aurais l'occasion de vous faire visiter chacun d'eux plus en détail dans de futurs articles.

On peut également visiter l'antique site byzantin d'Episcopi, et cet endroit a été le but d'une magnifique promenade d'une journée dont je vous donnerai tous les détails.

Sikinos possède aussi une "winnery", selon les panneaux, c'est-à-dire un domaine viticole qui produit d'excellents vins blancs et rouges. On les a goûtés, ils sont à la hauteur des bons vins français.

Enfin, j'ai gardé le meilleur pour la fin, Sikinos fait partie du programme "Paths of culture" (sentiers de culture), un programme qui oeuvre depuis 1972. La société pour l'environnement et l'héritage culturel a entrepris, en collaboration avec la mairie de Sikinos, de redonner vie à certains sentiers existants afin de faire découvrir l'île tout en protégeant l'environnement. L'empreinte carbone des randonneurs est certainement celle qui l'abime le moins...
Ce programme a répertorié et bien balisé 7 randonnées d'intérêt dans l'île. Les sentiers sont entretenus, ce qui est appréciable, et chacun fait l'objet d'un affichage détaillé sur des panneaux tout près de l'arrêt du bus à Chora. Je reproduis ici leur carte d'ensemble, disponible sur leur site internet :

Chaque sentier est détaillé sur un panneau avec quelques photos des endroits marquants de la randonnée. On peut également consulter ces informations sur leur site internet :

Seul point noir... c'est uniquement en grec ou en anglais... Et comme les français n'ont pas la réputation d'avoir le don des langues étrangères, ces très bonnes explications sont malheureusement réservées à ceux qui ont eu l'occasion d'apprendre l'une de ces langues.

Ne pas désespérer si on ne "speak" pas "English", ou qu'on ne "milai" pas "Ellinika". Rien qu'avec la carte et les numéros de sentiers, on se débrouille très bien.

Décidément, je n'ai trouvé que des points positifs à l'île de Sikinos, rien à critiquer. Un vrai coup de cœur pour cette île restée authentiquement grecque, et pour ses habitants. Je leur décerne sans hésitation le premier prix de gentillesse et d'accueil de toutes les Cyclades.

Tout ça pour vous présenter Sikinos... Mais je ne vais pas en rester là, je vous parlerai plus en détail de toutes nos promenades dans les articles à venir. 

 

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