15 juillet 2015

Sifnos, Monastère du Profitis Ilias Troulakiou et Cheronissos

Encore un prophète Elie...

Nous voilà repartis pour la visite d'un autre monastère de Sifnos qui porte lui aussi le nom de "Profitis Ilias", comme celui du plus haut sommet de l'île, mais avec une petite précision : il s'agit du Profitis Ilias Troulakiou, ou en français : le prophète Elie de Troulaki.


A force de parler des Profitis Ilias, il conviendrait d'en savoir plus sur ce fameux prophète qui donne son nom à un grand nombre de sommets dans les îles grecques. Une recherche sur internet s'impose. Dur, dur, pour quelqu'un de non versé dans la théologie de s'y retrouver dans tous ces articles très détaillés sur la vie d'Elie, qui n'expliquent pas vraiment pourquoi chaque point culminant d'une île porte son nom.
Je vous fais un résumé très succinct de ce que j'en ai retenu, avant de vous brosser une interprétation très personnelle, mécréante et humoristique, de l'affaire.
Elie est un prophète majeur dans les 3 religions monothéistes, donc en particulier de la religion grecque orthodoxe qui imprègne toute la société de ce pays.
Dans l'ancien testament, il figure parmi les plus grands prophètes, au même titre que Moise, et on lui attribue le pouvoir de faire ressusciter les morts et descendre le feu du ciel.
Dans le nouveau testament, il a le pouvoir, par ses prières, d'arrêter la pluie pendant plus de 3 ans, puis de la faire revenir.
Dans un épisode de sa vie, il aurait même été nourri par les corbeaux.
Alors... Quand nous sommes au sommet, sur l'un des Profitis Ilias de Sifnos, à plusieurs heures de marche de la moindre supérette, nous pouvons affirmer que nous sommes ravitaillés par les corbeaux (un peu d'humour dans ce monde de violence, que diable...).
Et puisque nous sommes au plus près du ciel possible, les nuages qui s'accrochent sur les sommets peuvent faire tomber la pluie sur la terre desséchée des îles, où il est fréquent de ne pas voir une goutte pendant 5 à 6 mois consécutifs. Nous sommes loin des 3 ans, mais c'est une parabole...
Et quoi de plus facile, quand on est si haut, que de faire tomber le feu du ciel sur les pauvres pécheurs dans les vallées ? Et les grecs, je les vois bien en pécheurs devant l'Eternel, avec toute leur fraude fiscale, et leurs "petits arrangements entre amis"... Pas tous, bien sûr, il y en a qui souffrent pour les autres...
Allez, j'arrête là mes élucubrations en tout genre - si quelqu'un(e) de mes lecteurs (lectrices) a une réponse sérieuse à mes interrogations, je serais heureuse de la connaître - pour vous parler d'une très belle promenade chez le Prophète Elie de Troulaki (Profitis Ilias Troulakiou), puis de la redescente vers le charmant petit port de Cheronissos.
Quand on est au port de Kamares, on voit bien 2 monastères tout blancs accrochés à la crête. L'un d'eux, le plus visible (et éclairé la nuit), est celui d'Aghios Simeon, dont j'ai déjà parlé, et le second est le Profitis Ilias Troulakiou, dont je vais vous parler maintenant.

Nous nous sommes fait déposer sur la route, à Troulaki, par le bus de 11h15 qui relie Kamares à Cheronissos.
La direction vers le Profitis Ilias est indiquée par un panneau routier, nous empruntons un petit bout de route avant de commencer notre ascension par le sentier dallé qui démarre depuis la route :


Le chemin est bien tracé, il n'est pas dallé tout du long, mais on arrive sans encombre au monastère après une ascension courte mais un peu raide.



Il ne faut pas hésiter à pousser la porte... Il y a un beau réfectoire, bien ordonné et propret, prêt à accueillir les visiteurs :


Et la vue... C'est le clou de la visite...
D'abord la vue sur la baie de Kamares :



puis celle sur le monastère d'Aghios Simeon :


et enfin sur tout le nord de l'île de Sifnos, en faisant le tour du monastère... et quand la visibilité est bonne, on aperçoit l'île de Serifos, comme ce fut le cas le jour où nous avons fait la visite :



Sur l'arrière du monastère se trouve une petite église, qu'on peut aussi visiter, avec une belle iconostase et, en particulier, une belle icône du Prophète Elie :



Ce n'est pas difficile de s'attarder dans un lieu pareil... Mais il faut songer à continuer la balade. Demi-tour, redescente par le même chemin qu'à l'aller jusqu'à la route principale qui mène à Cheronissos, qu'il faut même emprunter sur un petit bout. Bon, vu la circulation des véhicules à moteur... ce n'est pas désagréable.
Nous retrouvons rapidement un sentier bien tracé :



que nous suivons tout du long jusqu'à nous retrouver à nouveau sur la route, que nous traversons pour reprendre un autre sentier typique grec qui chemine entre de beaux murs de pierres sèches, et que nous suivons tout du long jusqu'à... nous retrouver encore sur la route :



C'est le coup classique. Le sentier pour aller à Cheronissos devait exister d'un bout à l'autre en des temps où les habitants ne se déplaçaient qu'à pied, ou à dos d'âne, puis la dite "civilisation" est arrivée, une route a été bitumée et le sentier, il a fait ce qu'il pouvait...
Donc, encore quelques mètres sur l'asphalte avant de retrouver le dernier tronçon de sentier qui va nous mener à Cheronissos :



Super ! Il y a même une pancarte ! Ce sera la seule de toute notre randonnée, mais ce n'est quand même pas si mal, restons positifs.
Cette partie du sentier est très belle. Elle offre une très belle vue sur la petite baie de Vrouladi, puis sur Cheronissos :

Il ne faut pas que la pancarte précédente laisse entendre que cette portion de chemin est bien balisée, c'est au contraire une des pires par moment au niveau balisage. Et j'oserais qualifier l'arrivée finale à Cheronissos de "bordélique", puisqu'il n'y a plus aucun balisage, on se retrouve dans la caillasse et les buissons d'épineux, et débrouillez-vous...
Mais on est en Grèce, on finit toujours par y arriver, même si ce n'est pas de la plus belle manière.
Ensuite, c'est pique-nique sur la plage (il y a un banc, et en plus il est à l'ombre, que du bonheur) - nous ne sommes pas du genre à manger à midi pile, plutôt de celui qui s'adapte sans embarras aux coutumes locales - ensuite baignade, puis un petit café (grec, évidemment) avec un baklava pour se refaire la glycémie, et enfin le retour vers Kamares par le bus de 17h20 (ne pas le rater, celui-là, c'est le dernier de la journée...).

Voila encore une journée bien remplie, et pleine de beaux souvenirs.


Γεια σας !

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