6 octobre 2013

Sifnos, Apollonia - Aghios Simeon - Kamarès

Le paradis et l'enfer...

Le port principal de Sifnos, Kamares, est "gardé" au nord, depuis les sommets des montagnes qui le dominent, par deux grands monastères tout blancs dont l'un, Aghios Simeon (Saint Simon) est même éclairé la nuit.
Le voici vu de Kamares, la bâtisse blanche tout en haut sur la montagne, et ce sera notre destination intermédiaire pour la randonnée de ce message, puisque nous partons d'Apollonia pour aller au monastère d'Aghios Simeon, et nous redescendons ensuite vers le port de Kamares.


Il s'agit d'une très belle promenade, avec certains passages vraiment agréables, mais d'autres franchement moches. Je vous en parlerai au fur et à mesure.

Le départ s'effectue de l'arrêt des bus à Apollonia et commence par un très beau chemin dallé qui conduit jusqu'à Artemonas, via Ano Petali. Je ne m'attarde pas sur la description de cette partie du trajet, car elle mérite à elle seule un article, et j'en parlerai donc en détail dans l'un des prochains.
Un autre départ peut se faire depuis Artemonas, tout près de l'arrêt des bus, et c'est de là que va partir la description qui suit.
Nous traversons Artemonas en allant vers le nord puis vers l'est, par les chemins qui desservent les différents quartiers, et cela nous donne l'occasion d'admirer en route de belles maisons patriciennes, l'église de la Panaghia tis Ammou (il ne faut pas passer devant sans pousser la porte), et de sortir d'Artemonas par un chemin que les habitants devaient emprunter bien avant l'arrivée des moyens de transport à moteur...



L'itinéraire vers Aghios Simeon est bien balisé par de petits poteaux indicateurs métalliques. Nous mettons nos pas dans ceux de nombreux pèlerins qui ont usé son dallage bien avant nous.
C'est un vrai plaisir de parcourir ces vieux sentiers encore en bon état. Nous rencontrons en route des grecs qui travaillent dans leurs champs, ramassent du bois... la vie rurale ordinaire. Ici aussi les marcheurs sont rares.
Notre chemin arrive bientôt sur un plateau et la vue se déploie, magnifique, sur la campagne grecque laissée intacte par le tourisme dans cette partie de l'île.
Le point blanc, au sommet de la montagne la plus haute, c'est notre but, Aghios Simeon. Il reste encore du chemin à parcourir !


Le sentier passe ensuite tout près d'une chapelle typique, Aghios Dimitrios. Il y a encore de l'eau claire et fraîche dans la citerne, et l'intérieur recèle quelques belles icônes.


Aghios Dimitrios permet de faire une halte rafraîchissante, mais nous sommes loin d'être arrivés et il faut repartir. Le paysage qui suit est tout aussi idyllique et typique des Cyclades. Nous rencontrons de belles terrasses couvertes d'oliviers :


Nous sommes loin, ici, de la vie trépidante et de son corollaire, le bruit. Le silence règne en maître et le temps semble s'écouler moins vite. Nous nous attarderions volontiers dans de tels endroits...
Le chemin redescend dans une vallée étroite et nous rencontrons une ancienne citerne dans laquelle il reste encore, ici aussi, de l'eau. 


Puis c'est la dernière montée vers Aghios Simeon, toujours sur un sentier authentique :


La montée est rude, mais ne dure pas une éternité. Et puis, en suivant le sentier dans un état d'âme proche de la sérénité, après une courbe qui nous avait momentanément caché la vue, patatras ! retour brutal à la réalité et au visage hideux de la civilisation ! le chemin vient buter... sur une énorme décharge où s'entassent et brûlent sans discontinuer les déchets du modernisme : pneus, bouteilles en plastique, chaises au rebut... Difficile de faire pire. Heureusement pour nous, le vent est bien placé ce jour là, nous ne prenons pas (en plus !) les fumées délétères dans le nez.
Je n'ai pas fait de photo, vous vous en doutez, c'était vraiment trop laid.
Et du laid, nous en avions encore à voir... Plus de sentier, ou quelques vagues traces. Le bulldozer avait laminé les vieilles dalles pour les remplacer par une route goudronnée. 
Nous avons bien emprunté un ou deux tronçons qui avaient échappé au massacre, mais cela relève de l'anecdote.
Vous l'aurez facilement compris, la majorité du chemin restant jusqu'au monastère ne peut plus se faire que sur la route... Heureusement, nous ne sommes plus trop loin.
Et les puristes peuvent se payer le luxe d'arriver au monastère sur le sentier, enfin, sur les derniers 10 mètres...


L'arrivée au monastère est magnifique, et la vue sur Kamarès à couper le souffle.


Vous comprenez pourquoi j'ai intitulé cette promenade "Le paradis et l'enfer". J'aurais aussi pu lui donner le surnom de "Le meilleur et le pire"... 
Après cette marche depuis Apollonia, une longue halte s'impose à Aghios Simeon, d'autant plus que l'intérieur mérite amplement tous les efforts fournis. Des fresques du sol au plafond ! Quelle beauté !

Ici, j'ai ressorti l'appareil photo et je me suis fait plaisir. Les murs et le plafond sont couverts de peintures aussi belles les unes que les autres. Entendons-nous, il s'agit de portraits de saints et de scènes bibliques, mais franchement, Aghios Simeon est le plus beau monastère de Sifnos (pour ceux que nous connaissons ou dans lesquels nous avons pu entrer...).

Bien ! Maintenant que nous sommes là-haut, il faut redescendre, et à pied. Pas d'autre alternative quand on n'est pas venu motorisé...

La descente vers Kamarès n'est pas la partie la plus agréable de la journée. Nous avons trouvé le sentier indiqué avec quelque peine, il est très mal balisé - nous avons perdu plusieurs fois les traces - et il n'est pas entretenu. La végétation reprend rapidement ses droits, et certains passages sont un peu délicats.
Une fois la route retrouvée, en arrivant près des anciennes tours, environ à mi-chemin de la descente, nous avons à nouveau tenté d'échapper au bitume, mais ce fut mission impossible. Le sentier était introuvable malgré les indications de Raymond, le belge randonneur. Et nous avons finalement jeté l'éponge et fini le reste du trajet sur la route, les jambes griffées, car cette dernière tentative d'emprunter le sentier s'est déroulée dans les épineux. Je n'en garde pas de souvenirs émus...
Et vu l'énergie que j'ai utilisée pour ne pas perdre le sentier et éviter au mieux les épines, au final je n'ai pas fait de photos de cette seconde partie d'itinéraire.
Bon, ce n'est pas une perte, rien à voir avec la première partie de la promenade.

Alors maintenant, le temps pour tout ça... Toujours rien à voir avec les indications de Raymond... Nous avons mis 2 h 30 pour aller d'Artemonas à Aghios Simeon, et 2 h pour descendre d'Aghios Simeon à Kamarès.
Ah, j'oubliais, ne faites pas comme nous, prenez à manger... Cela nous a servi de leçon, le "jeune expiatoire", comme je l'ai surnommé, ne s'est plus reproduit lors des randonnées suivantes !


Γεια σας !

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