27 juin 2017

Péloponnèse, Nauplie

A "l'assaut" des citadelles...

Suite et fin de la découverte de la coquette vieille ville de Nauplie, déjà abordée dans le précédent article.
Nous en étions restés à la petite plage de galets d'Arvanitia... depuis laquelle nous avons emprunté à pied la route qui monte (c'est la seule) pour aller explorer la première citadelle de Nauplie, Akronauplie, située sur le sommet de la langue de terre qu'occupe la vieille ville.
En montant, il y a bien ce gros immeuble moche, à l'abandon et bien délabré, un peu du style architecture stalinienne, qui détonne vraiment dans le paysage, mais on l'oublie vite en continuant la montée au milieu des restes de fortifications de l'époque vénitienne, dont les murs crénelés rappellent ceux de la ville de Rhodes, en moins monumental.


Les panonceaux présents partout nous expliquent qu'il s'agissait d'une place forte des Francs, à l'époque des croisades, et le nom des Villehardouin y est cité. Cocorico ! des français dans le Péloponnèse ! Bon, gardons une certaine distance par rapport à ça, c'était au 12ème siècle, depuis la géopolitique a eu le temps de bien rebeloter les cartes et les français n'ont pas fait long feu au regard des siècles...

Il reste quand même un signe de la présence des vénitiens, mais l'emblème est un peu envahi par la végétation. Pas dit que le lion triomphe de la verdure...


Nous montons jusqu'en haut, où il y a une belle vue sur les toits de Nauplie, et d'où on peut redescendre vers la vieille ville.


C'est d'ailleurs ce chemin que nous empruntons pour aller visiter l'autre citadelle, la grande, qui occupe tout le sommet de la colline qui domine Nauplie, et qu'on voit bien depuis Akronauplie.


L'idée de départ, c'était de passer en ville pour acheter de l'eau car nous n'envisagions pas d'aborder la montée en plein soleil qui nous attendait sans une bonne réserve.
Et là, au milieu de la ruelle que nous avions prise, nous tombons sur une église catholique, en plein fief orthodoxe ! Dans ce pays où l'église n'est pas séparée de l'état et noyaute toutes les strates de la société, du plus bas jusqu'au sommet, la présence d'une église catholique mérite qu'on aille y jeter un petit coup d'oeil, d'autant plus que l'endroit a l'air assez coquet.


Nous comptions y rester 5 minutes... et nous y sommes restés beaucoup plus. Une messe dans une langue qui n'était pas du grec - j'apprendrai plus tard que c'est du Polonais - se déroulait dans la petite église. Respectueux, nous regardons de l'extérieur, quand nous sommes abordés en français par le père Jezry, très courtois, qui après nous avoir gratifié de la revue "Aimons-nous les uns les autres " (là, il reste encore un boulot énorme...), nous raconte dans notre langue l'histoire du lieu. Ancien couvent des Capucins, reconverti sans ménagement en mosquée lors de l'occupation ottomane, il est redevenu une église catholique sous l'impulsion du roi Othon lors de l'indépendance de la Grèce en 1823.
Le père Jezry nous détaille aussi sa vie. Il est là depuis 52 ans (!), parle 5 langues (dont le français quasi comme nous), et loue à l'occasion quelques chambres avec une cuisine commune dans la petite cour de l'église, à 10€ la nuit, à des personnes de confiance. Il nous en fait visiter une, un peu spartiate, trois lits dont deux superposés avec une odeur bien présente de renfermé. Mais bon, le prix est imbattable, le cadre plutôt agréable, l'ambiance doit être très calme, des petits budgets pas trop difficiles y trouveraient leur bonheur.

Bon, avec tout ça, il ne faut pas perdre de vue notre objectif d'aller à la citadelle Palamède... Après l'achat d'eau fraîche au kiosque au bout de la rue des bus, nous abordons la montée.


C'est de loin beaucoup plus haut que la citadelle visitée juste avant, et si le guide français du routard nous annonce deux nombres possibles de marches (que nous n'avons pas l'intention de compter), nous retenons qu'il va falloir en monter environ 900 en plein soleil. On a beau être en juin, en fin d'après-midi, il fait encore chaud et le petit vent rafraîchissant qui nous avait fait oublier nos maillots de bains, évidemment, est tombé !
N'empêche, l'effort valait le coup.
Ici, on est proche du départ, et il va falloir monter tout là-haut...


Nous sommes montés tranquillement, à notre rythme, et comme la vue devenait de plus en plus belle au fur et à mesure de notre progression, cela nous a fourni quelques alibis pour faire une pause, ralentir un peu le rythme cardiaque, boire un coup et faire des photos.
Les assaillants de l'époque vénitienne devaient avoir du mérite à se lancer à l'assaut de cette forteresse. Je les ai imaginés prenant une à une les différentes portes qui jalonnent le parcours, parce qu'ils ne devaient pas se laisser faire comme ça ceux qui défendaient les lieux,


plus se coltiner tout leur barda de guerre dans les escaliers, parce qu'ils ne montaient certainement pas en short et sandales avec juste un petit sac à dos...



Enfin pour nous, c'était plutôt cool !
A force de grimper, nous tombons sur une énième porte, très jolie, au delà de laquelle il faut sortir le porte-monnaie pour continuer. 

 
C'est combien l'entrée ? 8€ par personne ! Diable, ça fait 16€ à deux, et pour voir quoi au juste ? Nous consultons de nouveau le guide du routard, plutôt fiable sur ses jugements, qui ne dit strictement rien sur l'intérêt et le contenu de la visite de l'intérieur de l'ancienne citadelle. C'est louche ! Concertation, délibération, finalement nous décidons d'en rester là et de garder nos sous pour des causes plus sûres. Ce que nous n'allons pas regretter car, quand je parlerai des autres sites archéologiques où nous avons payé l'entrée, vous verrez qu'on joue dans une cour encore supérieure... La culture en Grèce, ça se paye, et au prix fort ! Les touristes sont des vaches à lait qu'il faut traire jusqu'à la dernière goutte. 

Voilà, il ne reste plus qu'à admirer la vue, magnifique, faire des photos et redescendre nos 900 marches pour retourner vers le commun des mortels.



Γεια σας !

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