Dans les ruines et la jungle...
Polonnaruwa est un site archéologique situé au milieu de la jungle. Le site est en ruine, mais avec un peu d'imagination on arrive (un peu) à se représenter ce qu'a du être cette ville très étendue au XIème et XIIème siècle, qui a connu son apogée sous le règne de Paraktama Bahu Ier. Les noms Sri Lankais ne sont pas faciles pour nous..., mais ce monarque serait, parait-il, l'équivalent de notre Roi-Soleil Louis XIV, un grand bâtisseur. Les français doivent quand même en rabattre, car Polonnaruwa est beaucoup plus grand que Versailles, et quand je dis beaucoup plus grand, ce n'est pas de l'exagération. Mieux vaut disposer d'un vélo pour visiter Polonnaruwa, sinon on n'arrive pas à voir l'ensemble du site qui est trop étendu pour être parcouru à pied. A ce que je sache, ils ne louent pas encore de vélos à Versailles...
Par contre, pour ce qui est de l'état de conservation, Versailles tient le haut du pavé ! Il ne reste plus grand chose à Polonnaruwa, et encore... heureusement que des bras courageux ont oeuvré pour sortir ce site de l'état d'abandon dans lequel il était initialement, la nature ayant repris ses droits. Depuis le 12ème siècle, ça laisse un peu de temps pour que la végétation en profite.
En tout cas, c'était bien amusant de faire un peu de vélo, bien que mon vélo hors d'âge - la rouille bloquait toute tentative de réglage de la selle à ma taille - m'ait obligé à pédaler les jambes totalement fléchies, les genoux sous le menton comme on dit. Bon, ce n'était pas le Tour de France non plus.
Le site est, là aussi, envahi par les singes et il vaut mieux garder ses distances avec ces animaux chapardeurs et parfois assez mal aimables.
La visite commence par l'ancien palais royal. Il comptait, parait-il, un millier de pièces. Si les archéologues le disent...
Autant le dire tout de suite, je n'ai pas fait beaucoup de photos, et ce pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'il y avait beaucoup de touristes, et comme je n'aime pas avoir de parfaits inconnus sur mes photos... Mais là, pour le coup, impossible d'attendre qu'ils aient tous bougé pour immortaliser l'événement. Une autre raison est que le ciel ne s'y prêtait pas, gris comme il était.
Voici ensuite l'ancienne chambre du conseil :
qui disposait d'une entrée majestueuse :
Sinon, autour de l'ancien palais royal, c'est dans cet état là :
Il y a bien également un ancien bassin à gradins, mais ce n'est pas toujours facile de se représenter quelle devait être la magnificence du lieu au vu de ce qu'il en reste.
Donc... on donne de bons coups de pédale, et on va ensuite visiter Dalada Maluva, la terrasse de la relique de la dent (de Bouddha, bien sûr), et des anciens temples qui s'y trouvent. Le plus beau de mon point de vue, c'est Vatadage, qui contenait la dent de Bouddha dans sa chambre des reliques.
Le temple héberge 4 statues de Bouddha assis aux 4 points cardinaux, en bon état de conservation,
.
Et ce n'est pas parce que le temple est tombé dans le domaine archéologique qu'il ne faut pas enlever ses chaussures avant d'y entrer. Il y a quelques petits graviers pas très agréables par endroit, mais cela vaut la peine d'y pénétrer car il conserve également de belles sculptures.
Le temple de Thuparama est le mieux conservé du site, mais son aspect extérieur ne présente pas l'élégance du temple de Vatadage. Par contre, l'intérieur à la lumière très feutrée en fait tout l'intérêt.
Le temple de Thuparama est le mieux conservé du site, mais son aspect extérieur ne présente pas l'élégance du temple de Vatadage. Par contre, l'intérieur à la lumière très feutrée en fait tout l'intérêt.
On voit beaucoup mieux l'intérieur sur la photo, grâce au bon coup de flash, plutôt qu'avec les yeux, dans la pénombre.
Du troisième temple, Hatadage, il ne reste plus grand chose, mais il mérite cependant le petit détour.
Nous sautons de nouveau en selle pour gagner Rankot Vihara, un immense dagoba restauré par les anglais à l'époque coloniale ; ils l'ont extrait de tous les arbres qui avaient poussé entre les briques. Il y a encore des pousses de banians à l'heure actuelle, mais le site est régulièrement nettoyé des végétaux. Je ne suis pas une franche admiratrice de ce que font les anglais dans le cadre de leur (heureusement ancienne) démarche coloniale, mais là, franchement, ils ont fait du bon travail. Le dagoba est énorme, et cela a du relever du travail de titan de tout mettre au propre.
Après un dernier trajet en vélo, voici notre dernier lieu de visite, Kalu Gal Vihara, le temple caverne, qui héberge des statues du Bouddha debout, assis et couché. Sur la statue couchée, les pieds étant décalés, on en déduit qu'il ne dort pas mais qu'il est mort.
J'ai réussi à éviter le toit sur cette photo, mais ce n'est pas toujours possible...
On comprend bien qu'il doit servir à quelque chose, et protège les très belles statues qui sont dessous, mais franchement, il est très moche, anachronique, de mauvais goût, ... Ce ne sont pas les termes qui manquent pour le qualifier devant ce site qui serait si beau sans lui.
Pour avoir une très belle vue d'ensemble sur le temple caverne, il suffit de grimper sur le gros rocher incliné sur la droite.
Et, en haut du rocher, il y avait un coin décoré de drapeaux colorés qui n'ont bien plus après toutes ces pierres quasiment monochromes et le vert de la végétation.
Ayubowan !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire