25 août 2016

Bretagne nord, île Milliau

Un haut lieu de pèlerinage pour les géologues...

Retour en France pour ce message, plus précisément en Bretagne nord dans les Côtes d'Armor, une occasion pour moi de parler de ce bel endroit rempli d'une multitude d'îlots et de quelques jolies îles.
Certaines sont grandes et bien connues (Bréhat, Batz, ...), d'autres moins, sans pour cela être dénuées d'intérêt. 

En voici une très originale, sur la côte de granit rose : l'île Milliau. Un rocher d'un kilomètre de long en face du port de Trebeurden, actuellement propriété du conservatoire du littoral (ouf ! au moins une que l'argent n'achètera plus pour que juste quelques personnes puissent en profiter), avec quelques maisons ramassées converties en gîte d'étape, sans route.
Premier point original : cette île n'est accessible depuis la terre ferme qu'à certains moments de la journée, au rythme des marées et de leur amplitude, par un passage à gué qui doit se découvrir suffisamment pour qu'on puisse passer de la terre à l'île à pied sec. Et encore... il y a des périodes où la mer ne descend pas assez pour qu'on puisse rejoindre l'île.

Il faut donc préméditer sa visite, sinon on risque fort de rester à regarder l'île depuis la terre ferme, ou rester coincé sur l'île à attendre que la marée redescende. Les horaires où l'île est accessible sont disponibles sur ce site, et sont également affichés au départ du sentier à la pointe du Castel, un peu au-dessus su port de Trebeurden, ou en haut de la cale de l'île Milliau. Pas d'excuses...

Second point original : cette île héberge un spécimen de roche qui fait s'y déplacer les géologues : de la "cornéenne", une inclusion de granite dans une roche sédimentaire si j'ai bien compris les explications des spécialistes, qui donne de très jolis effets :


Il y a donc deux endroits où se promener une fois que le passage à gué est effectué : vers la gauche au pied de la cale de l'île dans le chaos de blocs granitiques pour admirer ce que la nature sait faire en terme de géologie, et sur l'île elle-même en montant la cale.
Partons donc d'abord visiter l'île :


Le sentier grimpe dans la verdure et les arbres, et mène sur le sommet de l'ile, en plateau. C'est là que se trouvent quelques maisons en granit qui servent maintenant de gîte d'étape, ainsi qu'une allée couverte, un dolmen tout en longueur qui servait de sépulture au néolithique.

 

C'est intéressant de monter jusqu'au point le plus haut de l'île - ce n'est pas le Mont Blanc ! - pour avoir une belle vue sur l'île, la côte et lîle Molène voisine, déserte mais avec une belle plage de sable clair :


J'ai été déçue par mes photos, le ciel était plombé et il y avait beaucoup d'humidité dans l'air, ce qui fait que cela donnait une impression de flou, pas artistique du tout. Il faudra revenir un jour de grand ciel bleu (si, si, ça arrive en Bretagne, et pas si rarement que ça !).
Nous sommes sur la côte de granit rose, il y a donc des rochers sculptés par la nature à admirer, même si le granit n'est pas aussi rose que du côté de Ploumanac'h.

 
Nous sommes revenus vers la cale par le chemin des écoliers, en prenant un sentier très agréable et moins fréquenté sur la partie sud-ouest de l'île, qui offre de beaux points de vue sur la mer et sur l'estran (nous sommes à marée descendante ou basse, forcément, puisque nous sommes sur l'île...) !
Une première vision de ce qui nous attend en bas :


Etant curieuse de nature, je suis allée chercher quelques explications sur des sites de géologie de la toile. Pas facile de comprendre leur jargon pour les non initiés, mais si mon décodeur a bien fonctionné, les noires ce sont les roches sédimentaires donc provenant de tout un tas de dépôts divers accumulés et compressés au fil des millions d'années, et les claires ce sont les granites (eh oui, quand on parle en "géologue", granit prend un -e, je viens tout juste d'améliorer un peu mon français...) issues du magma intérieur à la terre et mises à jour par l'érosion qui elle aussi prend un paquet d'années.
La promenade dans le chaos rocheux découvert par la marée au pied de la cale de l'île n'a pas été une grande partie de plaisir pour moi, n'ayant strictement aucun gène d'écureuil, mais ce fut par contre un grand plaisir pour les yeux et donc pour les photos. Voici l'empire de la cornéenne alumineuse :


Ceci, c'était la partie la plus cool, un vrai repos pour moi... Avant, impossible de faire des photos, j'avais besoin de mes deux mains et si, même, j'en avais eu une de plus... je m'en serais servie...
Le granit et les roches sédimentaires s'étaient mélangés, pour créer des formes toutes aussi belles les unes que les autres dans tous ces cailloux. Je me suis amusée à leur donner un nom, il faut bien s'occuper la tête quand on a un peu la trouille de tomber...

Les anneaux de Saturne :


Les toiles à matelas :


et voici un petit florilège de quelques formes remarquables :


J'espère vous avoir donné l'envie d'aller y voir par vous même si vous êtes dans la région.

Kenavo !

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