Le retour, ça grimpe...
Suite de la randonnée décrite dans le message précédent, ou plutôt retour vers notre voiture que nous avions garée à Pyrgos. On a beau se plaire à la plage de Sykamia, il fait bien rentrer ; et comme on n'a fait quasiment que descendre à l'aller, il va bien falloir remonter le dénivelé.
Pour le retour, on ne va pas prendre le même chemin qu'à l'aller, c'est plus agréable de ne pas refaire le même itinéraire à l'envers, il y a toujours à voir le long des sentiers grecs. En plus, nous voulions passer à Panaghia, un petit hameau pas loin de Pyrgos où les guides nous précisent que se trouve la plus vieille église de l'île, datant du 11ème siècle. Ce n'est pas jeune...
Le retour s'effectue donc sur le sentier n°5. Je préfère le dire tout de suite, pour cette partie d'itinéraire, il vaut mieux avoir la carte en main, parce que le balisage n'est pas terrible...
Pourtant, ça commençait bien, on avait trouvé sans problème le départ entre les quelques maisons de Sykamia et on montait tout doucement le long d'un beau sentier bien tracé et bien balisé.
Après être passés le long de la dernière maison - l'endroit est rural - le sentier continue à monter doucement dans un cadre agréable, un de ces endroits où on peut encore entendre le silence (ils deviennent de plus en plus rares...).
On arrive à une croisée de chemins, plus de balisage, mais comme la carte nous indique qu'à un moment le sentier doit être perpendiculaire aux lignes de pente, il n'y a pas trop d'hésitation à avoir, ce ne peut être que celui-là, les autres sont trop plats.
Et c'est parti pour remonter le dénivelé, sur un sentier étroit et caillouteux. On a beau être en fin d'après-midi, le soleil est encore bien chaud, on ruisselle comme d'habitude.
Une fois la grimpette faite, on se retrouve dans un paysage de petites terrasses, où de nombreux bouts de sentiers partent à droite et à gauche pour permettre d'y accéder.
Au loin, le village de Galani où nous sommes passés à l'aller. On sait qu'à un moment il faudra prendre un sentier vers la droite, mais ça cafouille un peu dans cette partie d'itinéraire, car il n'y a plus aucun balisage clair. Nous nous sommes retrouvés une ou deux fois sur une terrasse, et nous avons du faire demi-tour. Pas grave, ce n'étaient que de cours "rallongis", et nous avons fini par trouver notre route.
Cette partie d'itinéraire est très belle - le reste aussi d'ailleurs - on passe le long de la vallée verdoyante qu'on avait déjà longée à l'aller plus en hauteur.
On arrive près d'un point d'eau, là où les bergers doivent (ou devaient ?) faire boire leurs bêtes. En été, il ne reste qu'une petite flaque avec une tortue d'eau à l'intérieur.
Jusqu'ici, l'itinéraire n'avait pas été trop pentu. Il y avait bien des grimpettes, mais ensuite le sentier redevenait plat pour nous permettre de sécher un peu la transpiration.
Mais à partir d'ici, cela ne va faire que grimper, et pas qu'un peu... Il faut bien remonter jusqu'à Pyrgos, le compte n'y est pas encore.
Le sentier est très rocheux, on voit bien qu'il a été tracé dans la caillasse, il n'y a pas beaucoup de terre sur la roche dans ce coin.
On passe le long de la chapelle dédiée à Aghia Anastasia et, en se retournant on a une très belle vue sur la vallée verte qu'on vient de remonter.
On finit par arriver en contrebas du hameau de Panaghia. Toujours un paysage très rural, il y a même un cochon qui vient nous regarder passer depuis sa soue. En plein soleil, l'odeur est forte, on ne s'attarde pas trop...
On remonte encore un peu et voilà, on est en bas de Panaghia. Quelques arbres sont les bienvenus pour faire une halte boisson - de l'eau bien sûr mais plus très fraîche après le parcours en plein soleil.
On est venu pour voir la plus vieille église de l'île, alors on se promène un peu dans le village pour la chercher. Nous n'avions déjà croisé personne lors de la montée depuis Sykamia, et à Panaghia c'est pareil, un village mort, pas une âme dans les rues.
On finit par tomber sur un premier "café" ; je mets des guillemets car ici nous faisons un voyage dans le temps. Nous sommes revenu un bon nombre d'années en arrière. Il y a quand même quelques tables à l'intérieur, c'est très sombre, et une vieille dame est assise à l'une des tables, attendant visiblement le client, qui doit se faire rare.
Evidemment, ce n'est même pas la peine d'essayer l'anglais pour lui parler. Je sors ma demande en grec : où est l'église et où est-ce qu'on peut avoir la clé pour visiter l'intérieur ? le tout avec les politesses usuelles, bonsoir, s'il-vous-plait, merci, il faut remonter un peu l'image du touriste qui ne parle que sa langue et ne sait même plus dire bonjour. A sa réponse, je comprends que ce n'est pas chez elle, et qu'il faut continuer.
On finit par tomber sur une jolie petite place, et voici l'église tant attendue :
On finit par tomber sur un premier "café" ; je mets des guillemets car ici nous faisons un voyage dans le temps. Nous sommes revenu un bon nombre d'années en arrière. Il y a quand même quelques tables à l'intérieur, c'est très sombre, et une vieille dame est assise à l'une des tables, attendant visiblement le client, qui doit se faire rare.
Evidemment, ce n'est même pas la peine d'essayer l'anglais pour lui parler. Je sors ma demande en grec : où est l'église et où est-ce qu'on peut avoir la clé pour visiter l'intérieur ? le tout avec les politesses usuelles, bonsoir, s'il-vous-plait, merci, il faut remonter un peu l'image du touriste qui ne parle que sa langue et ne sait même plus dire bonjour. A sa réponse, je comprends que ce n'est pas chez elle, et qu'il faut continuer.
On finit par tomber sur une jolie petite place, et voici l'église tant attendue :
Bon, c'est déjà ça, on a l'église, maintenant il nous faut trouver la clé. L'un de nous part en exploration et revient peu de temps après avec un monsieur âgé qui tient la clé à la main. Miracle !
Il nous ouvre la porte et nous laisse visiter, tout en restant avec nous. Il doit craindre qu'on prenne une icône ou deux dans nos sacs à dos... Ce n'est pourtant pas notre genre...
En ce qui me concerne, la visite de cette église m'a déçu. Les fresques sont certes d'époque, mais justement, ça date de loin, elles sont donc en mauvais état. L'intérieur devait être très beau après sa construction, mais 10 siècles sont passés par là et ça se voit.
Et en plus, je trouve que le contraste entre ces vieilles fresques et une iconostase et décoration moderne jure, il y a quelque chose qui ne va pas ensemble entre cette patine du temps et le décor actuel. Mais bon, ce n'est que mon avis, d'autres personnes de notre petit groupe étaient ravies.
Une fois la visite finie, et notre guide bien remercié, nous l'avons suivi dans son commerce car il s'est avéré qu'il était le patron du second café du hameau, situé à l'entrée du village.
Ici, autre choc culturel et temporel. Il ne faut pas s'imaginer un bar comme on en trouve dans toutes les zones touristiques dans les îles grecques, ceux que construisent les grecs pour traire le touriste tout en lui présentant ce qu'il a l'habitude de voir (et d'entendre - à tue-tête) chez lui. C'était plus authentique, un endroit qui devrait bien plaire au Guide du Routard qui aime les lieux originaux.
Il y avait quelques tables à la terrasse, mais comme elles étaient en plein soleil, nous avons préféré nous mettre à l'ombre, à l'intérieur.
L'intérieur du café consiste en une grande pièce avec quelques tables et des chaises, et un bric-à-brac digne d'un cabinet de curiosités. Le vieux monsieur est allé nous chercher nos boissons dans son frigo,
et si on voulait des glaces, on allait les choisir dans le congélateur pas loin.
On a pris ce qu'il y avait, et c'était très bien comme ça. Les prix étaient plus que corrects, et on sentait dans ce café une atmosphère plus conviviale que dans les bars de plage. Les gens qui fréquentent le lieu doivent venir en très grande majorité du village, car il faut le savoir qu'il y a un café dans ce hameau du bout du monde.
Et je m'imagine que les clients ne viennent pas ici juste pour boire un coup, mais aussi pour parler, comme les Grecs aiment le faire. Un lieu où le lien social existe encore, où il est plus important d'être ensemble qu'assis seul sur des coussins dans un décor artificiel.
Autant l'église ne m'avait pas convaincue, autant j'ai aimé ce petit café de village qui me rappelait celui qui existait dans le hameau où habitaient mes grands-parents, à la campagne. Un vrai lieu de vie.
Ensuite nous avons regagné notre voiture un peu plus haut le long de la route principale, et nous sommes rentrés vers la "civilisation". N'empêche, ça fait du bien de plonger dans une atmosphère plus simple et plus calme.
Ah j'oubliais... je vous ai fait tout un roman, alors voici les informations pratiques : il ne nous a fallu qu'une heure de marche effective pour remonter de Sykamia à Panaghia, tout près de Pyrgos. Le reste du temps c'était pour les photos, l'admiration du paysage, la lecture de la carte, les pauses boissons, etc, de quoi bien occuper la fin d'après midi.
Une très belle journée !
Γεια σας !
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