25 août 2019

Péloponnèse, Gerolimenas

Dans une échancrure de la côte...

Nous voilà repartis d'Areopoli, direction la côte sud-ouest du Magne, avec comme premier objectif la visite de Gerolimenas. Mais avant d'atteindre cette destination, nous avons fait un crochet qui nous a permis de voir ce que sont les villages du Magne du sud. 
Nous avons rapidement quitté la route principale pour rejoindre une route secondaire en hauteur, parallèle à la route principale, qui nous fait passer par de petits villages restés "dans leur jus". En fait de villages, ce sont plutôt des hameaux de quelques maisons, toutes en pierre, dont certaines sont d'antiques tours typiques du Magne, pas toujours en bon état ni habitées. Fragkoulias, Drialos, Briki, ... On est au coeur du Magne, tel qu'il devait être dans le passé. Aucune circulation, pas de bruit, la route asphaltée qui les dessert doit être récente. Les paysages sont très beaux, sauvages, et en hiver la vie doit être rude dans ces endroits reculés.


Il y a des chapelles ou églises de style byzantin partout, dans le moindre groupe de maisons. A part les oliviers, la végétation sauvage est très diversifiée, j'ai même vu des euphorbes, plantes de nos jardins, pousser à l'état sauvage le long de la route.
Notre itinéraire finit par rejoindre la route principale, et nous reprenons la direction de Gerolimenas.
Gerolimenas est un tout petit port dans une échancrure de la côte, avec les maisons construites en bord de mer. On pose la voiture et on part en faire l'exploration à pied, vu la taille du village.
Il y a une plage en galets, déserte... il faut dire qu'il n'y a pas un brin d'ombre et que le soleil tape fort.


Ici comme dans tous les autres villages on voit des maisons abandonnées, qui côtoient des constructions plus récentes ou restaurées. 
En fait de port, il n'y a qu'une petite jetée où ne peuvent aborder que les caïques grecs car il n'y a pas beaucoup de fond.


Une unique route (goudronnée) fait le tour de la baie et dessert les maisons. Il y a quelques cafés et tavernes, qui ne sont pas pris d'assaut par les touristes. Gerolimenas a des faux airs de Limeni, mais en beaucoup moins surfait, plus authentique. On a l'impression que le temps ne s'écoule pas à la même vitesse ici qu'ailleurs, qu'il a ralenti pour nous permettre de nous asseoir et de passer quelques moments à contempler le bord de mer sans penser à rien...

Nous continuons le long de la route, histoire d'avoir une vue d'ensemble sur le port.


Au bout de village a été construit un complexe hôtelier du style ghetto à touristes : très classe, en pierre dans le style du Magne, bien décoré, avec une piscine (alors qu'on est à 10 mètres de la mer...), un de ces endroits sans âme propre, dédié au plumage du touriste aisé qui ne demande qu'à rester entre ses murs. On passe devant sans s'attarder...

La route se poursuit à la sortie de Gerolimenas, alors on continue à marcher en bord de mer pour voir où cela va nous mener. Nous passons le long d'une ancienne location de studios à l'abandon, vitres cassées, bruit de vent dans les huisseries cassées, une image laide de ce que donne l'exploitation à outrance du tourisme... En plus, c'est à vendre ! Ils feraient mieux de tout raser, qui va acheter cette ruine ? Nous nous perdons en conjectures sur les causes de cet abandon : défaut de permis de construire (les Grecs étaient spécialistes de la construction sans permis, vu qu'il n'y avait pas de cadastre chez eux - il semblerait que les lignes aient bougé sur ce point à l'occasion de la crise), faillite car qui va venir louer un studio ici, dans ce bout du monde, règlement de compte entre Maniotes ayant conservé les anciennes pratiques locales, ... nous ne le saurons pas...
La route finit en cul-de-sac sur le cimetière, nous n'avons pas pu aller bien loin. Une occasion de constater qu'en plus de vivre dans des maisons-tours, certains Maniotes vont jusqu'à se faire construite une demeure éternelle sur le modèle de leur maison, histoire de ne pas être dépaysés...


Demi-tour, nous repassons par où nous sommes venus, pas d'autre alternative. Il n'y a rien de plus à voir à Gerolimenas...
Voici ce qu'en disait l'écrivain voyageur Patrick Leigh Fermor à la fin des années 1950 : "Nous nous arrêtâmes sur un promontoire près des ruines d'un fort et regardâmes le petit port de Yerolimena en contrebas. Il semblait bien anodin et ordinaire par rapport aux étranges villages que nous venions de quitter : quelques maisons, un quai bordé d'une rangée de caïques, une jetée s'avançant dans la baie. Au-delà la côte s'élevait vers l'est."
L'écrivain britannique résume très bien, en quelques mots, ce qu'est Gerolimenas.

Nous avons déjeuné sur place dans l'une des tavernes ; bien que le cadre soit enchanteur, les prix ne s'en ressentaient pas, contrairement à Limeni.

Et nous avons ensuite repris la route pour aller visiter Vatheia, le plus beau village du Magne, mais ce sera pour le prochain article.

Γεια σας !

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