Le chemin de l'Apocalypse
Patmos, l'île sacrée... ce serait le lieu où Saint Jean aurait écrit l'Apocalypse, le dernier livre du Nouveau Testament... Cette île est donc vraiment sacrée pour la nation grecque (déclaration du parlement grec en 1981), pays où la laïcité se fraye difficilement un chemin, les popes étant rémunérés par les deniers publics et l'église exonérée d'impôts.
Patmos cumule aussi d'autres "titres" : elle a été classée monument historique et le centre historique de Chora, le principal village de l'île, est inscrite au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO.
Rien que ça ! Autant vous dire que vous ne pénétrez pas dans un lieu de perdition en allant à Patmos, par ailleurs île très calme et mignonne, un peu dans la lignée de Folégandros, les nombreux sentiers en moins.
Donc, partons sur les supposées traces de Saint Jean, qui aurait été exilé sur l'île de Patmos et aurait écrit l'Apocalypse la tête appuyée sur un rocher, le regard et les oreilles tournés vers le ciel, source de toute son inspiration.
Les grecs ont construit un monastère, qui domine l'île de sa présence imposante, au 11ème siècle pour honorer le saint et c'est toujours ce monastère que l'on visite et qui attire tant de visiteurs dans l'île.
La grotte de l'Apocalypse se visite aussi, mais c'est un lieu à part du monastère, en contrebas.
Au premier abord, le monastère de St Jean le Théologue (Άγιος Ιωάηνης ο Θεολοόγος selon l'inscription qui orne le dessus de la porte d'entrée du monastère)...
... ressemble plus à un château fort médiéval qu'à un monastère.
Dans les temps anciens où la piraterie régnait sur les mers, disposer d'une forteresse de ce style sur une île était un atout majeur, un refuge pour les habitants contre les incursions belliqueuses des pilleurs.
L'entrée du monastère est gratuite, mais l'accès au trésor est payante, visite à voir selon les goûts de chacun mais pour les amateurs il y a de belles icônes et quelques livres et manuscrits anciens qui valent le détour.
Le monastère est petit, ou tout du moins la partie ouverte à la visite.
Une cour centrale avec, sur le côté, un narthex couvert d'anciennes fresques malheureusement très défraîchies et une chapelle paléochrétienne.
Un dédale de petits couloirs où les touristes (nombreux) se croisent difficilement mènent à la terrasse. rien de bien transcendant, mais amusant.
La vue depuis le monastère sur le port et la baie de Skala est magnifique.
Et pendant que nous en sommes aux visites religieuses, direction la grotte de l'Apocalypse, non loin du monastère de St Jean le Théologue.
Il y a, là-aussi, un monastère (qui ne se visite pas) encastré dans le roc du terrain.
On chemine entre quelques maisons blanches et voici l'entrée de la "grotte", un petit bâtiment tout blanc a été construit autour, qui remplit aussi le rôle de chapelle. Recueillement garanti !
Les touristes ne sont pas accueillis (en grande majorité des non orthodoxes, ceci explique cela) mais ne sont pas exclus non plus ; l'indifférence à leur égard est la règle, et c'est très bien ainsi.
Pas de photos dans la grotte, forbidden, juste une de la très belle mosaïque qui orne le dessus de la poste d'entrée.
Un grec explique (en grec, aux visiteurs grecs) avec force détails où St Jean posait la tête, comment il était inspiré par la voix divine,... etc, etc...
Chacun en pense ce qu'il peut selon ses convictions, mais ne serait-ce que pour s'imprégner de l'un des aspects de la culture grecque, la grotte mérite la visite.
Ah, j'oubliais, c'est gratuit... et cela n'occupe pas plus d'une heure pour ceux que la grâce divine n'a pas touchés.
Le must aurait été de faire le trajet à pied depuis Skala, le port, par l'ancien (et merveilleux) sentier byzantin qui monte jusqu'au monastère en passant par la grotte, mais ce fût impossible pour nous. Un moment d'inattention (ou une punition du petit Jésus omniprésent pour quelque mauvaise pensée ?) m'avait condamnée à l'entorse et aux béquilles, interdisant pour un temps la randonnée (je le regrette toujours...).
Γεια σας !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire