15 novembre 2017

Péloponnèse, Monemvassia, Ville haute

Une vue impressionnante...

Il n'y a pas de fléchage clair pour passer de la ville basse à la ville haute de Monemvassia, mais il suffit de s'approcher au plus près de la paroi rocheuse et d'emprunter l'un des chemins qui montent.


Les quelques chemins qui partent au pied de la falaise rejoignent très vite le seul chemin pavé qui conduit à l'unique l'entrée (encore une...) de la ville haute, aussi appelée le château de Goula.
Ça grimpe un peu, il va falloir monter là-haut,


mais le chemin est bien dallé, avec des pierres lustrées par le temps. Il a du en voir passer des pieds ou des sabots !


En montant, on commence à avoir de beaux points de vue sur les toits de la ville basse.



On voit la place principale de haut, avec son campanile. Quelle merveille, ce lieu !
On passe donc une entrée unique creusée dans la roche et dallée, pour déboucher sur un plateau où se trouvent de nombreux bâtiments en ruine, habitations ou anciennes églises, un site archéologique datant de l'époque byzantine. Quel contraste avec ce que nous avons visité en bas ! On se promène librement sur des sentiers au milieu de ce qu'il reste , mais l'état global fait qu'on a du mal à se représenter ce que devait être l'aspect de cette partie de la ville à l'époque de sa splendeur.


Certains bâtiments ont fait l'objet de restaurations partielles, mais il n'y a aucun toit dans ce coin-ci. 
Le clou de la visite de la ville haute, c'est l'ancienne église d'Aghia Sophia :


Elle porte le même nom que celle plus connue d'Istanbul, mais la ressemblance s'arrête là. Oups ! Je corrige de suite... celle plus connue de Constantinople...
J'en profite pour parler d'un aspect de la culture grecque qui en dit long sur la manière dont les grecs n'arrivent pas à intégrer certains pans de leur Histoire, un peu comme l'Algérie pour la France (mais pas au point où en sont les grecs).
Les grecs sont incapables de prononcer le nom d'Istanbul pour parler de cette ville turque depuis le siècle dernier. Jamais il ne l'utilisent. Ils parlent toujours de Constantinople (son nom au temps où elle était grecque) ou plus simplement de "la Ville", et tout le monde comprend.
Petros Markaris, l'auteur grec de romans policiers, né à "Constantinople" alors que la ville était déjà turque (il y a encore actuellement une communauté grecque qui subsiste à Constantinople), raconte dans son livre "Je suis un récidiviste" une anecdote amusante à ce sujet. Il doit se faire faire un passeport en Grèce et doit donc indiquer sa date et son lieu de naissance. Il inscrit une première fois "Istanbul" mais l'officier d'état civil refuse son formulaire au motif que cette ville est inconnue. Petros Markaris inscrit donc "Constantinople", mais essuie un nouveau refus car s'il doit voyager à l'international avec son passeport et se rendre par exemple en Turquie, Constantinople ne sera pas reconnu. Au final, l'officier d'état civil lui a dit de mettre n'importe quoi d'autre comme lieu de naissance pour qu'il puisse lui faire ses papiers... Ça va loin, ce blocage...

Revenons à nos moutons, ou plus exactement à l'Aghia Sophia de Monemvassia. L'église a été restaurée et on peut même y entrer. J'ai des doutes sur la conformité après restauration avec l'état initial byzantin. L'église est en bon état ; soit elle a bien résisté aux outrages du temps, avec ou sans l'aide des puissances divines, mais on peut en douter vu l'état de tous les autres bâtiments qui l'entourent, soit les grecs, religieux jusqu'au bout des ongles, n'ont jugé bon que de restaurer l'église. Voir ce qu'en penseraient les archéologues puristes qui nous laissent à visiter des champs de ruines, quelquefois bien hermétiques pour les non initiés, pour ne surtout pas abimer leur authenticité.



Ce sera la même philosophie sur le site de Mystra, dont j'aurai l'occasion de parler dans un futur article.

On peut quand même voir quelques restes de fresques, malmenés par les siècles. L'église devait être magnifique avec tous les murs recouverts de peintures.



Nous poussons la visite au plus loin possible le long des restes de remparts qui bordent la falaise. La vue sur l'ensemble de la ville basse est magnifique, l'occasion de faire des tonnes de photos, mais comme le ciel s'était voilé entre temps, la lumière était plus dure et cela aurait été mieux sous le soleil...



Il n'y avait pas grand monde à faire la visite dans cet endroit en même temps que nous, et c'était étonnant par rapport à la fréquentation de la ville basse. C'est pour moi le plus bel endroit pour voir Monemvassia :



Voilà, il y aurait encore beaucoup de photos à montrer, mais cet article est déjà suffisamment long. Le Péloponnèse est une destination de voyage très intéressante, avec des centres d'intérêts variés et très différents les uns des autres, impossible de s'y ennuyer.
Nous sommes redescendus par le même chemin qu'à l'aller, forcément, il n'y en a qu'un. Et nous nous sommes offert le plaisir de déjeuner dans un petit restaurant dans l'enceinte même de la ville basse, un jardinet avec vue sur la mer. Un poil plus cher que sur le continent, mais quel cadre !

Allez, une dernière petite photo prise de haut... la preuve que Monemvassia est une ville verte et fleurie :



Γεια σας !

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