C'est presque un pélerinage...
Nous montons à Chora depuis Alopronia avec le bus de 11h15, comme la veille, l'objectif est d'aller à Episkopi, un site ancien avec les restes d'un monastère byzantin, puisqu'il paraît que c'est l'un des endroits les plus beaux de Sikinos.
Cette fois, instruits par les expériences des jours précédents, nous partons avec un pique-nique ; vu l'heure probable de notre retour à Chora, nous trouverons tout fermé.
Nous allons emprunter aujourd'hui une partie de l'itinéraire n°1 de Paths of Culture, sans boucler au retour vers Alopronia. La grande boucle vers Alopronia, ce sera pour une autre rando, dans les jours qui viennent. Il y a également l'itinéraire n°2 de Paths of Culture, qui rejoint Chorio, et qui est commun avec le n°1 pour la partie qui va à Episkopi.
Nous montons donc dans Chorio par les escaliers blancs jusqu'à l'église d'Aghios Vassilios, comme lors de notre première visite de ce village. A droite, le départ de l'itinéraire est bien balisé avec les plaques métalliques [1] et [2] sur l'une des contremarches de l'escalier.
Notre itinéraire slalome dans les ruelles de Chorio, avec le balisage toujours bien présent sur les poteaux téléphoniques.
Nous montons jusqu'aux dernières maisons du village, salués au passage par les quelques habitants grecs que nous croisons. En se retournant, la vue sur Chorio et Kastro est magnifique.
Les maisons en haut de Chorio sont toutes en ruine, une ambiance d'abandon complétée par quelques aires de battage (alonia) abandonnées à la colonisation des mauvaises herbes. L'endroit a du être un lieu important de ruralité et de culture par le passé. "Autre temps, autres moeurs", cette vie là est bien finie et ses quelques vestiges se délitent...
Notre chemin ne fait que monter ; il passe à côté d'une ruine de moulin - plus de champs cultivés, plus d'aires de battage donc plus besoin de moulin à côté pour faire de la farine.
Nous faisons une première halte à l'une des inévitables chapelles qui vont baliser tout notre itinéraire, Aghia Paraskevi.
Nous avons à peine repris la route que nous apercevons la deuxième chapelle, Aghios Polikarpos, et le sentier que nous allons suivre.
Cette deuxième chapelle possède en plus une citerne dans la cour. La porte est ouverte, comme la précédente, mais je ne vais pas photographier tous les intérieurs de chapelles du chemin, je ne vais plus m'y retrouver...
Une plaque de marbre votive précise en la mémoire de qui elle est érigée : Nikolas Kalliopis, Spiridonos Kalliopis, Nikolas Petros, Petros Pagonas, Flora Margeti (enfin une femme dans la liste...) et Ioannis S. Margeti. Que leur âme repose en paix, dans cette chapelle si bien située elle le devrait...
Le sentier continue et passe le long du hameau de Stamatini, entièrement à l'abandon. Il se situait à un croisement de plusieurs sentiers, un endroit stratégique. Il a du en voir passer, des humains, au temps de sa splendeur.
On a du mal à s'imaginer, en regardant le paysage actuel, ce qu'il devait être à l'époque où toutes ces maisons, maintenant sans toits, étaient habitées. Il ne règne plus ici qu'un silence de mort et aucun signe de vie ne vient plus distraire le passant qui a choisi l'ancien mode de déplacement, la marche, pour s'y rendre.
Nous continuons par le sentier de droite qui passe le long de la troisième chapelle, Pandokratoras, avant de rejoindre la route.
A Sikinos comme dans toutes les îles grecques, la voiture a gagné la partie et les anciens "monopatia" (sentiers en grec) n'ont plus qu'à bien s'accrocher pour continuer à exister. D'ailleurs nous avons ici une vision de ce que devient un sentier laissé à lui-même c'est-à-dire voué à une disparition rapide. Au croisement des sentiers de Stamatini, il y en a un clairement tracé sur la carte qui grimpe sur la colline d'en face ; son existence n'est plus que théorique, sur un bout de papier, car il est devenu impraticable, envahi par les mauvaises herbes et les buissons d'épineux. Seuls les sentiers répertoriés par Paths of Culture peuvent être utilisés, et encore...
Nous empruntons donc un court tronçon de route asphaltée, et nous trouvons facilement un nouveau sentier sur la droite, qui va constituer la seconde partie de notre itinéraire vers Episkopi. Il est indiqué par des panneaux en bois, et le balisage [1] et [2] continue.
Et là, nous allons parcourir la plus belle portion de notre randonnée. Déjà qu'avant c'était beau, alors... Le sentier est magnifique, en hauteur, il offre une vue sur toute la côte sud-ouest de Sikinos et, au loin, sur l'île de Folegandros, la plus proche voisine de Sikinos avec Ios. La visibilité est bonne, et c'est avec grand plaisir que nous contemplons les côtes de notre île préférée.
Comme de bien entendu, il y a des chapelles pour continuer à rythmer nos pas et nous offrir des possibilités de haltes à l'ombre où se désaltérer, car il fait bien chaud sur ce sentier sans aucun arbre.
Nous nous arrêtons à Aghios Georgios dont la terrasse offre (presque) une vue sur le paradis (terrestre).
Le sentier est très agréable, quasiment plat, il chemine à flanc de montagne et offre des vues d'anthologie. Il passe sous une cascade de terrasses bien entretenues, pour une fois, couvertes de vignes et dominées par une grande maison blanche. Il doit s'agir de la "winery" de Sikinos, citée dans les rares dépliants sur l'île, et qui a même droit à un trajet de bus spécial en fin d'après-midi pour permettre d'y dîner. Nous aurons l'occasion d'en voir plus sur le chemin du retour.
Nous finissons par apercevoir Episkopi, un bâtiment de pierre qui émerge de cet environnement à forte dominance minérale.
Notre balisage [1] et [2] part vers la gauche, pour reboucler vers Alopronia ou Chorio, et nous empruntons un court tronçon du sentier [6] qui pourrait nous conduire jusqu'à la chapelle perchée d'Aghia Marina, sur l'une des hauteurs qui dominent le site d'Episkopi.
Nous nous retrouvons très vite sur le site.
Enfin, très vite... on fait l'approche "à la française", les petits malins qui commencent par ignorer superbement le panneau écrit à la main qui nous envoie sur un sentier latéral pourtant bien fléché, pour emprunter le sentier qui semble mener tout droit vers Episkopi, donc "bien plus rapide..." mais pas du tout balisé, le tout pour se retrouver face à une clôture de chantier qui nous interdit l'accès au site et nous contraint donc à faire demi-tour pour emprunter le sentier balisé... On se se refait pas...
Episkopi est l'église, ou du moins ce qu'il en reste, d'un ancien monastère byzantin, construite à partir des reste d'un temple grec, et ça se voit.
Episkopi est l'église, ou du moins ce qu'il en reste, d'un ancien monastère byzantin, construite à partir des reste d'un temple grec, et ça se voit.
Colonnes, morceaux de frontispice, le tout inclus dans les pierres de construction. L'ensemble est passablement en ruine, pas question d'aller visiter l'intérieur, la porte est fermée et on comprend pourquoi.
Une équipe de trois personnes est présente sur place pour effectuer des travaux de restauration qui commencent à redonner un semblant d'allure à quelques bâtiments et une chapelle autour de l'ancienne église. Si on a l'occasion de voir d'anciennes photos du site, on mesure l'ampleur du travail déjà accompli dans ce pays où la crise actuelle a rogné jusqu'à l'os les budgets consacrés à la culture.
L'intérieur de la chapelle d'Aghia Anna, attenante, contient quelques restes des fresques qui devaient tapisser tout l'intérieur. Là aussi le temps a exercé son usure, et il faut une forte imagination pour se représenter ce que pouvait être ce site au moment de sa pleine activité. Le silence est total, nous sommes les seuls visiteurs...
Nous grimpons ensuite, au-dessus du site, jusqu'à la chapelle en pierre d'Aghios Georgios. Là aussi quelques vagues restes de fresques, mais encore moins qu'à Aghia Anna.
Nous pique-niquons (frugalement, mais c'est toujours ça) près de la chapelle, face au site, dans un cadre dont on rêverait pour tous nos futurs repas en plein air, histoire de reprendre un peu d'énergie pour le chemin du retour.
Comme nous préférons ne pas repasser par le même chemin au retour qu'à l'aller, après consultation de la carte, nous décidons de revenir par la route asphaltée qui dessert le site d'Episkopi. Il y a une circulation quasi nulle sur cette route en cul-de-sac, aucun des rares bus qui y viennent n'est prévu dans notre créneau horaire. Et effectivement, nous ne croiserons aucun véhicule, sauf celui des gens qui travaillaient sur le site et l'ont quitté en début d'après-midi.
Cette itinéraire nous donne l'occasion de passer devant la belle chapelle double des Aghii Arnarghiri. Dommage, elle est fermée.
La bâtisse au milieu des vignes est luxueuse. Elle héberge un restaurant qui n'est ouvert que le soir, à partir de 18h : il y a un unique horaire de bus qui permet d'y aller et d'en revenir, de 18h à 24h. Ce ne sera donc pas à notre programme, vu ces horaires restreints, et de toute façon on trouve leur vin dans tous les "supermarket" au port d'Alopronia - leur vin rouge est très bon.
De retour à Kastro, c'est encore ville morte après 14h et descente à pied jusqu'au port d'Alopronia. Bis repetita...
Côté pratique : 12,3 km parcourus selon le podomètre, ça nous a pris 2h30 pour aller de Chorio à Episkopi, 1h pour revenir d'Episkopi à Kastro par la route asphaltée, et 40 mn pour descendre de Kastro à Alopronia par la route.
Une superbe balade, on en a plein les yeux (et les jambes), qui se termine immanquablement à la plage d'Alopronia.
Γεια σας !
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