23 mai 2012

Folegandros, Katergo

Retour vers le futur ?

Une promenade vers la très jolie plage de Katergo, située à l'extrémité de la côte sud-est de Folégandros.
Soyons clairs tout de suite, Folegandros ce n'est pas les Seychelles... En bref, ce n'est pas une île mythique pour les plages de sable fin. Mais il y a quand même de beaux endroits pour se baigner après avoir marché au soleil, et les eaux sont très souvent claires et attirantes.

La plage de Katergo est selon certains guides la plus belle plage de l'île. Je n'irai pas jusque là, nous lui préférons la plage d'Agali dont je vous parlerai une autre fois à l'occasion d'une autre très belle randonnée dans l'île.
Ce qui est sûr, c'est qu'elle est très sauvage, personne n'habite dans cette partie de l'île, et on ne peut l'atteindre qu'à pied ou par un bateau depuis le port de Karavostasi.
Aller à Katergo à pied demande environ 1 heure à 1 heure 30 de marche (selon la curiosité, l'amour des ânes ou autres quadrupèdes entravés, et les envies de photos) depuis le port et permet de découvrir l'un des aspects de la vie de l'île.

L'itinéraire est quasiment plat tout du long, ce n'est pas une escapade très physique.
Départ par la route asphaltée au bout de la plage de galets du port de Karavostasi - pas de souci à marcher sur la route, il doit passer une ou deux voitures par heure - en direction du camping de Livadi.
Un panneau indique la plage près de l'accès au camping :



L'asphalte se transforme en béton, et nos pas nous conduisent dans le verger - potager de l'île, une petite plaine verte sur ce caillou pelé, le lieu où se cultivent une grande partie des produits servis dans les restaurants de Chora.
Les promeneurs attentifs remarqueront par exemple la pancarte mentionnant le potager-verger du "Restaurant chic" (si, si, texto, c'est son nom, situé sur la troisième place de Chora). La cuisine y est très bonne, mais plus chère que dans les autres restaurants de Chora, et le service un peu plus guindé, moins "grec". Il porte bien son nom.

Un exemple en septembre, le raisin vient d'être vendangé.

La traversée de cette petite plaine maraîchère est très agréable et il y a quelquefois des ânes dans les parcelles le long de la route. N'oubliez pas de leur apporter quelque "friandise", un crouton de pain, ils adorent et vous vouerons une reconnaissance éternelle pour cette douceur dans leur monde de bête de somme.

Ensuite, il faut prendre le sentier à gauche, avant le petit hameau de Petousis (Πετούσης), encore habité. 
L'île de Folegandros ne connaît pas la crise, mais c'est parce que ses habitants à l'année ont conservé un mode de vie très rustique et très simple, d'un autre temps que celui de la société de consommation, en voie de disparition. La "génération iPhone" actuelle est totalement inadaptée à la vie à l'année dans l'île (on ne "capte" pas à Katergo...). 
Et même nous qui pourtant aimons la nature et la vie contemplative, tiendrions-nous le coup dans cet endroit quand le vent glacial d'hiver souffle et que la neige a recouvert le chemin ?
Folegandros est une île riche en enseignements, nous aurons encore l'occasion de le constater lors d'autres promenades.

Revenons à notre chemin...


Un autre aspect de Folegandros, beaucoup moins riant, les anciennes maisons des prisonniers politiques pendant la dictature des colonels. L'île servait de prison.
Si vous voulez en savoir plus sur ce sujet, voir le très beau site sur la Grèce que j'ai mis dans les liens, il contient un paragraphe très instructif sur l'île de déportation.
Ne pas oublier devrait être un devoir en cette période agitée du pays où le parti néo-nazi L'aube dorée (Χρυσή Αυγή) entre au parlement... Espérons qu'ils ne se mettront pas à restaurer les maisons...


Après ce petit moment de spleen, revenons de nouveau au joli chemin qui serpente doucement dans ce terrain rocailleux.



Il faut impérativement emporter de l'eau à Katergo, car il n'y a rien, ni bar, ni taverne, pas l'ombre d'un commerce, et même emporter à manger (hum... un Tiropita...) si l'on souhaite rester une partie de la journée.
Et au bout du chemin plat, Katergo se dévoile...


Voici la partie la plus scabreuse de l'itinéraire, heureusement très courte. Pour descendre sur la plage, c'est chacun pour soi, débrouillez-vous, ... etc. Un sentier très "grec". Il y a une multitude de traces pas plus larges que nos pieds, évidemment aucun fléchage, mais quelques âmes charitables ont disposé des cairns, et ça descend un peu raide. Mais pas d'inquiétude, tous les chemins mènent à Katergo et finissent tous sur l'unique point d'accès à la plage. Quant au terrain, il n'est pas si catastrophique que ça, nous avons vu deux jeunes promeneuses le faire en tongs... bon, l'histoire ne dit pas dans quel état sont arrivées les tongs à la plage, ni même si elles en sont revenues...
Le plus "dur", c'est de remonter au retour ! On prend un coup de chaud (penser à garder un peu d'eau...), mais ça ne dure pas longtemps, et la vue sur la plage désertée le soir est une récompense.




Katergo est une plage de sable et de galets (c'est pourquoi l'eau y est si claire), mais attention, il n'y a pas d'ombre sauf à partir de 17 heures environ, quand le soleil descend derrière la montagne.

Et pour les fatigués par le trajet de l'aller, il y a toujours la possibilité de revenir au port avec le caïque qui fait quelques navettes dans la journée.
Mais ce serait se priver des couleurs roses et mauves qui ne manquent pas quand le soleil décline et donnent au chemin de retour, le soir, un charme irremplaçable.

 Γεια σας !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire