Ano Syros... Plus près du ciel...
Syros, la capitale des Cyclades, est aussi la plaque tournante d'une grande partie du trafic maritime des îles de la mer Egée. Il n'est pas rare d'y faire escale pour reprendre, plus tard, le lendemain, un autre bateau vers une destination insulaire qu'il n'est pas possible d'atteindre en une seule bande, comme diraient les amateurs de billard.
C'est ce qui nous est arrivé, hors saison, il n'y avait plus de bateau direct pour remonter de Folegandros à Athènes. Une des voies possible était une halte d'une nuit à Syros pour reprendre le bateau le lendemain en fin d'après-midi vers Le Pirée.
Dès l'arrivée dans la baie d'Ermoupolis, la vue depuis le pont du ferry ne manque pas d'attrait, avec cette ville (qui parait immense quand on revient des petites îles) étalée sur 2 collines surmontées comme il se doit en Grèce par des églises.
Et, particularité amusante, l'une des collines abrite le quartier catholique (pas si fréquent que ça en Grèce) et, lui faisant face, l'autre colline est bien sûr orthodoxe.
Par contre, toujours si l'on arrive des petites îles, l'arrivée à Syros, c'est le "retour à la civilisation", bruit, circulation intensive de voitures, foule grouillante dès qu'un bateau arrive, coups de sifflets de la police du port,... Ouf ! dur de s'y remettre après le calme de Folegandros !
Alors, en attendant le bateau qui repart, je vous propose une promenade (à pied) jusqu'en haut de l'une des deux collines, à Ano Syros, chez les catholiques et plus particulièrement jusqu'à Saint Georges, histoire de renouer temporairement avec le calme.
Il y a bien quelques panneaux indicateurs de-ci de-là, mais mieux vaut se fier à son sens de l'orientation pour trouver les beaux escaliers qui nous mèneront à Ano Syros après avoir remonté quelque calme ruelle perpendiculaire au port.
En grimpant vous tomberez sur plusieurs lieux voués au culte laïc pour un enfant des lieux, le chanteur Marcos Vamvakaris (1905 - 1972), un des plus grands chanteurs de rebetiko.
Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est le rebetiko, il s'agit d'une forme de musique populaire grecque, connue dans tout le pays.
Pour oser une analogie, c'est comme si on voit parlait d'Edith Piaf ou de Yves Montand.
Ensuite, il faut se perdre au hasard dans les ruelles, le lieu vit au rythme des habitants du coin, authentiquement grec.
En haut, la très belle église de Saint Georges. Je ne suis pas une batracienne de bénitier, mais s'il y a bien un pays où je rentre dans les églises, c'est en Grèce. Il y a, ici, des couleurs, des fresques, des icônes, dignes d'admiration du seul point de vue pictural, un vrai plaisir pour les yeux d'amateurs de peinture.
Saint Georges n'échappe pas à la règle. Ah ! le bleu grec...
Et pour les hermétiques au rebetiko, au charme des ruelles cycladiques, aux couleurs des églises, il y a bien sûr la vue... Nous n'avons pas grimpé tous ces escaliers pour rien !
Pas mal, non, avec la vue sur l'autre colline et toute la ville en contrebas.
Pour le retour, c'est comme à l'aller, un peu au hasard des rues tout en gardant l'orientation vers le port, c'est le meilleur moyen d'avoir de belles surprises.
J'en ai eu une, de taille, en rentrant juste pour voir dans le petit musée dédié à Marcos Vamvakaris. Le gardien des lieux, un peu simplet mais au final gentil, m'a agrippé la main et m'a emmenée au sous-sol sans me lâcher ni me laisser une quelconque possibilité de m'échapper pour... danser sur les airs chantés par Marcos Vamvakaris, dans une petite salle voutée munie de quelques chaises et d'un espace dégagé pour les danseurs d'occasion. J'ai pris un petit cours de danse grecque avec celui qui disait être l'un de ses fils. Après le moment de "flottement" suite au harponnage de ma main, c'était un de ces petits moments de plaisir comme seuls les grecs, vivant dans le présent et prompts à la danse, savent les provoquer.
Γεια σας !
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