Un moyen intéressant pour redescendre au port...
Il est toujours agréable de se promener à Apollonia et Artemonas, les deux principaux villages de l'île de Sifnos. Mais si on est monté du port en bus, qu'on a parcouru les ruelles, visité quelques églises ouvertes, qu'on s'est rafraîchi à une terrasse de café, traîné dans quelques poteries,... bref tout ce qu'on peut faire quand on a tout le temps devant soi, nos promenades ne nous mettent pas toujours en phase avec les horaires de bus pour redescendre au port.
Plusieurs alternatives se présentent alors : prendre un taxi sur la place des Héros à Apollonia - c'est plus cher que le bus, surtout si on n'est que 2 -, attendre le prochain bus à l'une des terrasses de café de la même place des Héros, ou ailleurs - agréable -, ou alors redescendre à pied jusqu'à Kamares.
Et c'est cette dernière possibilité dont je vais me faire un plaisir de vous parler, car elle est bien agréable et pas trop fatigante.
Nous sommes partis de la place d'Artemonas, au bout de laquelle se trouve l'arrêt des bus. Nous avons suivi au début le sentier qui mène à Aghios Simeon, balisé n°7, et qui démarre au coin de l'ouzerie. Franchement, cette ouzerie, c'est bien pour boire un coup, mais en ce qui concerne la cuisine qui y est servie... on peut très bien s'en abstenir, elle ne vaut pas grand chose et on trouve mieux sans problème. Ceci étant dit... nous avons ensuite pris à gauche le sentier balisé 10A, que nous avons suivi pendant un petit moment, toujours en direction d'Aghios Simeon, le magnifique monastère dont j'ai déjà parlé ici.
Mais on ne peut pas suivre indéfiniment la route vers Aghios Simeon... sinon on n'irait pas au port par le chemin le plus direct.
A un carrefour, il faut prendre à gauche comme l'indique le poteau indicateur, direction Kamares, sentier n°10 :
Ensuite, ça ne va pas être compliqué, le sentier est très bien balisé, poteaux indicateurs et marques blanches et rouges comme nos GR nous indiquent le chemin à suivre. Il n'y a même pas besoin de la carte.
C'est un beau sentier grec, dallé par endroits, qui sinue entre des murs, et passe inévitablement le long d'églises. La première sur notre route fut Aghios Georgios (Saint Georges). Une belle petite église, ouverte de surcroît :
et, du jamais vu : les églises contiennent très souvent des livres blancs où les visiteurs (de toutes nationalités) peuvent consigner leurs impressions. Mais à Aghios Georgios, le livre est un vrai bulletin météo ! Un ou une grecque passe quotidiennement et consigne le temps qu'il fait, de manière sommaire :
Le 4 septembre, il y avait de la fraîcheur, le 5 septembre du beau temps, les 6 et 7 septembre de l'humidité, le 8 septembre il faisait beau, le 9 septembre il faisait chaud, le 10 septembre à nouveau de l'humidité et le 11 septembre de la chaleur... Un rien subjectif comme météo, mais la consultation de ce livre fut un moment divertissant.
Ce n'est pas le tout de s'attarder à lire la météo passée, il faut quand même continuer à descendre.
Depuis Saint Georges, la vue est dégagée vers une partie du centre et de l'est de l'île. On voit serpenter plus bas la route principale qui mène du port de Kamares à Apollonia et Artemonas :
Ce n'est pas encore le long de ce chemin que vont manquer les (nombreuses) occasions de s'arrêter et de faire des photos.
Le beau chemin dallé guide nos pas, et il doit être encore emprunté si l'on en croit le crottin d'âne frais qui le jalonne. Il doit certainement s'agir de l'ancien sentier qui menait d'Artemonas au port, à une époque où la route n'existait pas encore.
Et puis voilà qu'après un virage se dévoile au loin notre objectif. Encore une belle vue...
On continue à descendre, et nous tombons à nouveau sur une église, plus imposante, au croisement de notre sentier avec celui qui vient d'Apollonia (et démarre au coin de la pharmacie).
Un coup d'oeil à la carte nous apprend qu'il s'agit de la Panaghia Platanou (la Vierge du platane). Et là, ça vaut le coup de pousser la porte...
L'iconostase n'est pas transcendante et un peu trop sombre à mon goût, mais les peintures et les fresques sont très belles. Les tableaux sont très grands et j'imagine sans problème le temps qu'il a fallu pour les peindre. Décidément, cette promenade nous conduit d'oeuvre d'art en oeuvre d'art.
Nous avions déjà croisé un groupe de français qui nous semblait appartenir à un voyage organisé lorsque nous étions à Artemonas, et nous retrouvons ce même groupe devant l'église. Les plus avancés attendaient l'arrière garde en compagnie de leur guide. J'engage la conversation avec des participantes, et nos impressions se confirment. Ils voyagent effectivement avec une agence qui organise principalement des treks ou des randonnées - et dont je tairai le nom car son guide ne m'a pas fait l'impression d'être très ouvert à la culture locale - et passent quelques jours à Sifnos. Quelques questions plus loin, je m'aperçois qu'ils ne vont pas voir grand chose de l'île... et qu'ils n'avaient même pas eu l'idée d'aller voir l'église devant laquelle ils se reposaient. Je ne suis pas moi-même une grenouille de bénitier, mais je trouve très intéressant de contempler toutes ces oeuvres qui remplissent jusqu'à la moindre chapelle. Et autant en profiter à Sifnos où une très grande majorité d'églises sont ouvertes, car ce n'est pas le cas dans toutes les îles grecques. Nous leur suggérons d'aller se mettre au frais dans l'église, et cela en intéresse une partie...
Nous les abandonnons à leur guide, et continuons notre descente. Toujours sur un sentier dallé, et ce jusqu'au lit du cours d'eau, à sec à cette période de l'année :
La fin de l'itinéraire est beaucoup moins pittoresque. Le sentier emprunte une partie du torrent, on passe une retenue d'eau puis on contourne le barrage, c'est la partie la plus moche de l'itinéraire ; si on pouvait marcher en fermant les yeux, je pratiquerais volontiers cette technique ici. J'en déduis aussi que la modernité a du faire voler en éclat cette partie de l'ancien sentier - ce ne serait pas la première fois dans les îles grecques...
Le barrage est un dépotoir de végétaux et de bois divers.
Allez, on passe vite dans ce coin, puis on se retrouve sur un large chemin de gravier qui suit le fond de la vallée en contrebas de la route. Vignes et potagers de chaque côté, petites maisons rurales avec des volailles, ce n'est pas désagréable.
Le chemin nous mène jusqu'à la route qui longe la plage de Kamares. Il n'y a plus qu'à aller se rafraîchir dans la mer et se reposer sur le sable.
Côté pratique, il nous a fallu environ 1h30 pour descendre d'Artemonas avec les habituelles haltes églises et photos. Pas de quoi être très fatigué.
Ça prend bien sûr plus de temps que le bus, mais ça change...
Γεια σας !
Γεια σας !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire