19 décembre 2019

Cythère, le Kastro de Chora

Au royaume des ruines...

Une fois arrivés à Chora par le sentier, dont l'itinéraire est décrit dans l'article précédent, deux options s'offrent à nous : partir sur la gauche et visiter Chora, ou bien partir sur la droite et commencer notre exploration par l'ancien Kastro vénitien. C'est ce dernier choix que nous avons fait, nous commençons donc par le Kastro.

Le Kastro - le mot signifie "chateau" en grec - est une ancienne forteresse vénitienne, datant du 16ème siècle, construite sur le piton rocheux au sud de Chora. A l'époque, le site était très bien choisi car il permettait d'observer de loin ce qui se passait sur les trois mers : Égée, Ionienne et mer de Crète car Cythère se situe au carrefour de ces trois mers.
Dès l'approche, on se rend bien compte de l'aspect massif de la construction,


mais c'est sur le chemin d'entrée que l'aspect colossal des murs d'enceinte se mesure pleinement :


Malheureusement, la forte impression s'arrête là. Dès qu'on a passé la porte d'entrée, ce n'est plus qu'un champ de ruines ou presque...


Le site a 500 ans d'âge, et ça se voit, il ne reste que des traces des bâtiments de l'époque, souvent matérialisés par un seul pan de mur qui reste debout, et un chemin en béton permet de circuler de ruine en ruine. Sur la droite de l'entrée, en montant sur une plateforme en béton, on a à la fois une vue d'ensemble sur le site du Kastro :


et sur Chora.


Nous étions à Cythère hors saison touristique, nous étions les seuls à visiter le site et l'absence de présence humaine rajoute à l'aspect d'abandon de l'endroit. Les rares bâtiments restaurés dans le style contemporain, donc anachronique, ne parviennent pas à conjurer le sentiment de fin de monde qui se dégage. On savait bien sûr que les Vénitiens n'étaient plus là depuis longtemps et que la page médiévale avait été tournée depuis belle lurette, il n'empêche que la visite du kastro laisse une forte impression de fin d'un monde ; notre terre et nos constructions auront-elles cet aspect si l'espèce humaine disparait un jour à cause de sa propre bêtise et limitation de sa boîte crânienne ? 
Le site m'inspire de drôles de réflexions... Allez, il faut bouger pour sortir de cette torpeur morose !
 
Nous traversons le site pour aller jusqu'au deux églises du bout, la Panaghia Mirtidiotissa et la Panaghia Orfani. Cette dernière n'est vraiment pas en bon état extérieur... un comble en Grèce où on restaure en priorité les églises. Le site ne doit bénéficier d'aucun crédit en cette période difficile pour les finances publiques du pays.
Quant à leur état intérieur, il est impossible d'en juger car toutes les églises du Kastro sont fermées.


Mais... si on fait le tour des deux églises jusqu'au mur sud du Kastro, on a une vue d'anthologie sur toute la baie de Kapsali, de quoi justifier à elle seule toute la visite du site. Les vénitiens ne devaient pas être attaqués par surprise de ce côté là !


Ça et là subsistent quelques canons bien rouillés, témoins d'un temps où ils étaient indispensables à la défense de cette forteresse.


Un vieux panneau délavé annonce une exposition de blasons, sans indication d'année. Les rares bâtiments encore debout et équipés d'un toit sont tous fermés, le lieu est  déserté... plus rien à voir, nous regagnons la porte par laquelle nous sommes arrivés.

Mais rien que pour la vue sur Chora et sur Kapsali, il faut visiter le Kastro. 


Γεια σας !

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